. Jason Marks - [ U.C. ]

Encore un matin où les yeux fermés de William étaient piqués par le soleil qui venait à peine de se lever, et qui n’allait pas tarder à faire lever à son tour le jeune Kent. Ce dernier se redressait peu à peu sur l’herbe lui ayant servie de matelas durant une courte nuit. S’aidant de ses mains pour ne pas être trop éblouis en ouvrant les yeux, William se mit en position tailleur sur l’herbe verte, un vert unique et propre à l’île, sur laquelle il vivait en vagabond depuis neuf ans… Neuf ans déjà à échapper aux dinosaures, à se demander que devenait la seule personne qui lui restait dans sa famille proche, sa mère. Et durant ces neuf ans, William avait appris à ne plus espérer, même si on dit que l’espoir fait vivre, là il était plutôt question de survivre que de vivre, sur cette île où tout espoir était perdu d’avance, du moins pour William. En tout cas en cette matinée, William avait dans l’espoir de se trouver quelque chose à se mettre sous la dent, mais pas avant un bain matinal dans ce cours d’eau à présent familier. Se levant de son campement nocturne où seul un sac à dos lui servait d’oreiller, étirant ensuite ses bras vers le ciel, William mit ses yeux noisettes sur ce ciel azur, où aucune once de mauvais temps se manifestait. Se penchant sur son sac à dos, il le prit par l’une des bretelles, avant de la passer par dessus son épaule droite.

En quelques pas le voilà au bord de du point d‘eau, passant ses mains au niveau de ses reins, il vint retirer son tee-shirt blanc en le remontant par la tête, le lâchant ensuite sur les pierres bordant l'eau. Dénouant par la suite ses bonnes vieilles Converses, il les mit à côté de son tee-shirt avant d’y laisser aussi son jeans. En caleçon, voilà la tenue adéquate pour se baigner, dans une eau fraîche certes, mais tout de même agréable. Après quelques instant à être sous l’eau, il y sortit de l’autre côté du quel il était entré, grimpant un peu sur les rochers, une fois à une hauteur raisonnable, William fit un plongeon, les bras tendus en avant perforant ensuite la surface de l’eau dès le contact avec celle-ci. Une fois le fond du point d’eau touché, il revint à la surface, passant ses mains en arrière sur ses cheveux, avant de se frotter les yeux. De ses pieds il faisait de petits mouvements pour rester stable et ne pas couler. De ses yeux il balayait vaguement l’endroit, avant de nager durant quelques longues minutes. Son moment détente terminé, William sortit de l’eau allant rejoindre un rocher chauffé par le soleil, histoire de sécher quelque peu. Assis sur celui-ci, il ne faisait peut-être rien de bien passionnant, mais pour lui ce genre d’instant où le calme régnait, où seule la solitude l’accompagnait, William était loin de s’embêter. Sa seule évasion était ses pensées, comme un film qu’il se repassait en boucle, un film dont les mauvais passages étaient censurés. Ce qui le sortit de ses pensées ce fut ce bruit sourd émit par son ventre, un gargouillement à peine audible mais qui annonçait un creux dans l’estomac du jeune homme. Son corps quelque peu séchait par le soleil, il redescendit du rocher, son jeans et son tee-shirt à nouveau sur lui, le voilà grimpant dans un arbre et à pieds nus, à la recherche de fruits. En ayant trois dans l’une de ses main, William remit les pieds au sol, s’installant ensuite là où il avait laissé les Converses noires et son sac à dos. Les fruits prêts à être mangés, ils ne se firent pas prier pour terminer dans l’estomac du jeune Américain. Son déjeuner fini, William remit ses chaussures en toile, ce ne fut que debout que ses épaules vinrent soutenir le sac à dos. En repartant de ce lieu, il se demandait où pouvaient bien être les autres habitants, ceux qu’il connaissait mais qu’ils ne connaissaient que très peu William. Après tout ils étaient assez grands pour se débrouiller, et si William ne restait pas toujours avec eux, ce n’était pas qu’il ne les appréciait pas, mais tout simplement qu’un solitaire comme lui passait la plupart de ses journées à vagabonder un peu partout, comme aujourd’hui.

En ce jour où le soleil tapait assez fort, avant de quitter le point d‘eau, William se dit qu’il serait sage d’humidifier son tee-shirt dans le but de garder une certaine fraîcheur sur la peau. Donc de retour devant l‘eau claire, William ôta son sac du dos, puis retira l’unique bout de tissu lui couvrant le torse. Accroupit face à l’eau il y trempa son tee-shirt, l’essorant ensuite juste un peu, avant de le remettre. Son habit à présent transparent, ses cicatrices, ainsi que ses brûlures qui parcouraient la partie supérieure de son corps étaient maintenant visibles. D’où provenaient toutes ces balafres ? Une brûlure au niveau de l’épaule gauche, une faible cicatrice vers la côte droite, son dos en n’était pas épargné, du moins le bas était caractérisait par trois cicatrices parallèles, comme des traces de griffes, celle d’un dinosaure ? Bingo ! En neuf ans et à toujours s'aventurer un peu partout, William ne put échapper à une confrontation avec l’un de ces « fossiles » bien vivant soit dit en passant… Enfin bref, d’autres brèves histoires seront certainement données par la suite. Sauf que pour l’instant, William ne côtoyait pas un carnivore, mais il marchait tout simplement à l’ombre des arbres dans les alentours du point d’eau.